Le Sommet Open Data Africa : le plus grand rassemblement d'activistes numériques du Zimbabwe.  

Chaque année, le Sommet sur les données ouvertes réunit experts, militants et étudiants pour repenser la manière dont la technologie, les données et l'engagement citoyen peuvent façonner l'avenir de l'Afrique. L'édition de cette année, qui se tiendra du 24 au 27 septembre à Moto Republic, a pour thème « Décoloniser Internet », un appel puissant à remettre en question les préjugés technologiques et à ouvrir des espaces numériques plus inclusifs.  

Vera Chisvo, responsable du programme Digital X du Magamba Network, souligne que le sommet est unique en raison de sa diversité :  

Nous avons également accueilli des journalistes de CNN et d'Al Jazeera comme intervenants clés. Je ne connais aucun autre espace au Zimbabwe où les étudiants bénéficient d'un tel accès direct à de tels intervenants. Au lieu de se contenter de lire des livres ou de naviguer sur TikTok, ils peuvent rencontrer des experts et échanger des idées, ce qui leur permet d'acquérir des points de vue différents sur l'évolution de l'espace numérique.  

Pendant deux jours, le sommet de cette année proposera des conférences éclair, des masterclasses, des expositions et des débats étudiants, avec plus de 50 intervenants issus d'organisations locales et internationales. Les sujets abordés s'étendront de l'intégration de l'intelligence artificielle dans les programmes de journalisme aux dilemmes éthiques de l'apprentissage automatique, en passant par la manière de tirer parti de la domination occidentale qui façonne Internet, en utilisant les recherches menées sur ce sujet pour faire progresser l'espace numérique du continent.  

Pour Kudzayi Zvinavashe, responsable de la démocratie numérique en Afrique chez Magamba Network, les débats étudiants sont un moment fort :  

Nous attirons environ 300 participants par jour. L'impatience est immense ; étudiants et enseignants attendent cela avec impatience toute l'année. Cela leur donne confiance pour se retrouver au même endroit que des experts internationaux et partager leurs points de vue.  

Organiser un rassemblement d'une telle ampleur au Zimbabwe est une tâche exigeante et complexe. Les contraintes financières demeurent un obstacle majeur et la collecte de fonds s'éternise souvent jusqu'au dernier jour. Les politiques d'immigration ont également limité la participation de pays comme le Nigéria en raison de sensibilités politiques, notamment en période électorale, ce qui implique que certaines discussions doivent être menées avec prudence.  

Vera Chisvo, responsable du programme Digital X, Magamba Network, explique : 

Même la diffusion en direct comporte des risques. Une année, un militant a soulevé des questions de changement de régime lors d'une session, et nous avons dû interrompre la diffusion. Le contexte est important, et les gouvernements peuvent s'inquiéter lorsque des sujets sensibles sont abordés.  

Malgré ces défis, l'Open Data Summit continue de gagner en notoriété et en influence. Étudiants, enseignants et journalistes attendent chaque édition avec impatience.  

Kudzayi Zvinavashe, responsable de la démocratie numérique en Afrique chez Magamba Network, partage certains de ces projets :  

Nous souhaitons organiser le sommet dans différentes régions du Zimbabwe, impliquer davantage les étudiants dans l'organisation des séances et même soutenir les déplacements de ceux qui viennent de l'extérieur de Harare. Il s'agit de faire en sorte que ce sommet soit véritablement axé sur les citoyens.  

La vision est claire : aller au-delà d’un seul événement annuel pour devenir une plateforme annuelle qui responsabilise les étudiants, amplifie les voix locales et réimagine la place de l’Afrique dans le monde numérique.  

Au fond, l’Open Data Summit est plus qu’une simple conférence ; c’est un lieu de rencontre d’idées, de diversité et de nouveaux avenirs audacieux.